ma note
-/5

Angel Guts 4 : Red Porno

nombre de notes: 0nombre de notes: 0nombre de notes: 0nombre de notes: 0nombre de notes: 1nombre de notes: 1nombre de notes: 0nombre de notes: 0nombre de notes: 0nombre de notes: 0

les avis de Cinemasie

1 critiques: 2.5/5

vos avis

1 critiques: 2.25/5

visiteurnote
Mohamed Bouaouina 2.25


classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement

Une Femme et des Cordes...

Début des années 1980, Takashi Ishii s'occupe principalement de ses Gekiga et essaie de faire aboutir des projets de films qu'il souhaiterait lui-même réaliser. D'abord un certain "Butterfly", une sorte de romance dans la lignée des Dernier Tango à Paris et autres Important, c'est d'Aimer. Une histoire d'amour nihiliste (au Japon, le papillon symbôlise la femme et l'éphémère, donc la mort). Puis "Double Suicide à Shinjuku", une transposition "Yakuza-Eïga" de la tragédie de Chikamatsu, d'abord initié avec Noboru Tanaka pour l'ATG. Mais il écrit aussi un polar baptisé "A Midsummer Night's Death" (qui reprend quelques éléments de "Butterfly") où l'on suit la dernière nuit d'un flic infilitré qui sera tué au lever du jour et qui, malgré tout, connaîtra une tendre histoire avec une prostituée. Finalement, il écrira un 4ème Angel Guts au cinéma (qui, à partir de l'Opus N°2, n'a plus rien à voir avec le roman graphique éponyme) et fait assurer la réalisation par un de ses meilleurs amis dans le milieu ; Toshiharu Ikeda.

Revenons plusieurs années auparavant, Ikeda qui, à l'origine, ne se destinait pas au cinéma, devient un assistant-réalisateur des plus chevronnés, qui travaille pour les meilleurs (Tatsumi Kumashiro, Toshiya Fujita, Noboru Tanaka sur Nami et Kichitarô Negishi). Il accédera à la réalisation avec Sukeban Mafia, un Pinky Violence* existentialiste, plus proche de Fujita que véritablement des films d'exploitations du début des 70's. Puis, il signe son premier film choc ; Sex Hunter sur le duel psychologique entre deux ballerines dans un univers quasi-SM (le film inspirera grandement le fan de cinéma Japonais qu'est Paul Verhoeven pour son Showgirls, mais aussi la trame du Black Swan de Darren Aronofsky). Il choquera tellement les producteurs (pourtant responsables de films de plus en plus déviants) qu'on lui confiera en guise de punition Blue Lagoon, une romance ensoleillée innocente, où il s'imposera quand même malgré tout, via une fin nihiliste. Puis, il tourne donc le 4ème Opus des Angel Guts ; Red Porno. Et pas dans les meilleures conditions, il fut le savoir...

Car il n'a qu'à peine un mois (pré-production, tournage et post-production tout compris) pour réaliser le film pour une sortie (déjà balisée) le jour de Noël 1981. Résultat, un film extrêmement court (à peine une heure), des accents de métrage baclé, rendant pardoxalement le film plus noir et plus étrange. Dégouté, Ikeda quittera la Nikkatsu pour tourner des films plus en phase avec sa personnalité torturée (La Malédiction du Mont Yudono pour la Kadokawa, Mermaid Legend pour ATG... pour ne revenir à la Nikkatsu qu'avec Scent of a Spell scénarisé par Ishii, et encore, la compagnie ne fera que le distribuer, le film étant une production Director's Company).

Le film n'est des plus faciles d'accès. Pour quelqu'un comme l'auteur de ces lignes qui n'aime pas forcément le SM, on peut dire que la référence la plus évidente est bien Konuma. Les scènes de bondage, qui occupent une bonne du film, sont adressés explicitement aux fans les tordus (les mêmes, qui encensent Konuma et des films comme La Femme aux Seins Percés avec la même Jun Izumi - brrr - sont ceux qui crachent sur les films d'Hasebe). Le personnage de Muraki, stalker amoureux, est beaucoup plus interéssant dans sa mélancolie. La dernière partie est la meilleure aux yeux de l'auteur de ces lignes, car la plus proche de la littérature graphique d'Ishii (SPOILER ! : La fin est clairement celle du Gekiga éponyme. FIN DE SPOILER).

Un Best-SM qui a ses qualités (bougrement bien mis-en-scène, malgré les conditions de tournage), mais qui ne peut attirer le réfractaire à ce sous-genre s'il n'y a pas le nom de Takashi ishii dans le générique. D'un point-de vue authentiquement personnel, le moins bon de toute la série.

* Le terme de Pinky Violence désigne les films d'actions avec des femmes produits généralement par la Toeï (les Sukeban, les Sasori, les Girl Boss...). A ne pas confondre avec le Violent Pink qui désignent les films dérangeants sur le Viol de la Nikkatsu (les films d'Hasebe, la série des Zoom, la tétralogie des Violeurs du Métro de Shûji Kataoka).

09 mars 2010
par Mohamed Bouaouina


info
actions
plus
  • liens
  • série/remake
  • box office
  • récompenses
  • répliques
  • photos
  • bande annonce
  • extrait audio